sept
24

10 secondes

Pendant un court instant, tout était métamorphosé.

Quelque chose venait de se produire, quelque chose d’extatique.

Le temps ? Il s’était arrêté, tout comme le mouvement des feuilles qui avait brusquement cessé. Tout était immobile comme si quelqu’un avait appuyer sur le bouton “Pause”.

Plus rien ne semblait avoir d’importance hormis ce sentiment de vide qu’il me fallait combler au plus vite. Avec quoi ? Je n’avais rien d’autres que des illusions, des fausses promesses et des mensonges à y mettre. Sans ça je ne suis personne, sans ça je suis à des milliers d’années lumière d’être quelqu’un. Je suis un puzzle en pleine construction, et la finalité m’effraie.

Durant cette période de latence, tout me semblait irréel comme enveloppée d’un brouillard lourd de sens. L’impossibilité de voir au delà de quelques mètres devant soi avait son avantage. Cela oblige à se recentrer sur l’essentiel : Soi. En somme, rien ne pouvait désormais interférer avec cette introspection nécessaire. Bien qu’indispensable, elle est rarement voulue. Plus j’attends et plus cet exercice devient pernicieux. Ces lignes en sont la preuve.

Je n’aurais pas du attendre de me lever chaque jour avec le cœur lourd. De vivre en courbant l’échine à cause de ce poids encombrant qui a fini par littéralement me briser. Cette surcharge émotionnelle ne disparaîtra pas d’un coup de baguette magique. Je le sais. Je n’aurais pas du rester immobile face au tourment qui m’a rongé. Qui plus est quand j’avais la désagréable impression que le temps autour de moi s’était arrêté, ou pire, qu’il n’a plus aucune importance pour moi.

Blâmer la vie pour mon incapacité à réagir ? Ce n’est pas de la faute à la vie si j’ai pensé avoir touché le fond, faute à moi-même car je ne me suis rendue compte de rien. Dans ces cas là, la pire des choses peut finir par devenir une vulgaire habitude. C’est à ce moment précis que certaines valeurs humaines ne vous atteignent plus. Vous devenez totalement hermétique au monde qui vous entoure, aux gens qui vous aiment… Félicitations ! Là, vous avez touché le fond. Difficile de creuser plus profond. Le point positif dans tout ceci, c’est qu’on ne peut qu’aller vers le haut. La question à laquelle nous devons répondre est “Comment ?” et si cela est encore possible “Avec l’aide de qui ?

Il faudra ensuite réussir à se faire à l’idée qu’aller de l’avant nécessite des “au revoir” et parfois des “adieux” déchirants mais salvateurs.
Ensuite, le temps pourra reprendre ses droits et les feuilles dehors rependront leur valse avec le vent. Pas avant.

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Du Vieux