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oct
6

Si c’était le dernier…

En ce moment je me dis que je ne me connais pas vraiment. On me surestime, on ne sait pas qui je suis et moi la première… Il n’y a pas de doute… Je ne suis pas à la hauteur des belles individualités autour de moi. J’essaye, je me fait violence mais certaines incertitudes sont comme une deuxième peau pour moi. Mes angoisses sont définitivement plus fortes que moi. Pire, je crois que c’est moi qui ne veut pas m’en détacher.
J’ai l’impression que ces dernières années j’ai vécue entre parenthèses… On met toujours les choses qui n’ont pas vraiment de place dans la phrase entre parenthèses et on les laisse là sans véritablement s’en occuper. J’attends d’avoir ma place dans cette phrase. J’attends que mes verbes ne se conjuguent plus au passé , mais visiblement rien n’y fait…  Qui/Quoi arrivera à me sortir de ces eaux troubles dans lesquelles je nage ? Je fatigue et je suis loin d’avoir pied. Personne n’est là pour m’aider. Peut-être parce que je ne laisse personne m’approcher suffisamment pour me secourir. A quoi bon ? On part comme on est venu, seul… Non ? Je ne veux plus m’épuiser à construire pour que ça finisse rongé par le temps, la lassitude, l’égoïsme… Pourtant, la solitude m’angoisse autant qu’elle me fascine. Et pourtant elle est voulue, mais le silence engendre en moi un écho stérile de toute réflectivité. J’en suis la seule fautive, je devrais m’en rendre compte.
J’essaye mais je n’y arrive pas. Je n’y arrive plus. J’écris pour me défaire de ces pensées qui rythment mon quotidien… La vérité est que je n’écris plus pour ne pas y penser, mais rien n’y fait. Mais j’m'y enfonce plus que jamais. Alors autant écrire et souffrir. Tout tourne autour de ça. Ce blog en est la preuve.
La vie n’est qu’une série d’échéances plus ou moins agréables à vivre, avec une finalité toujours identique. Je n’ai jamais su vivre « les fins » alors j’anticipe en fuyant. C’est lâche certes, mais nettement moins pénible à vivre… Il faut savoir vivre avec une bonne tonne de regrets voilà tout. Contrairement à certains, j’ai un emploi du temps spécial consacré aux regrets.
J’écris aujourd’hui, non pas pour étaler mon mal-être, loin de là… J’écris pour essayer encore et toujours. Je finirai par y arriver avec ou sans eux… Avec ou sans vous.

Il faut que j’essaye tant bien que mal d’oublier pour rester présente, oublier pour ne pas mourir intérieurement à petit feu. J’ai essayé mais je n’y suis, jusque là, jamais arrivée.

J’ai conscience que la Vie elle-même est le remède à ma colère sous-jacente et à mon amertume mais je n’arrive pas à aller vers Elle. Je me suis oublié moi-même, elle est là mon erreur. La mort m’a fait oublié de vivre, elle m’a fait rendue indifférente aux vivants comme paralysée par la douleur et la peur.

Je vais tâtonner encore un peu pour trouver ma place dans cette phrase… Une phrase dans laquelle un verbe d’action aurait une place de choix.

mar
25

Du bout des doigts

Certains sont convaincus que l’insolence réside dans le fait de manger une pizza devant Master Chef.

Je pourrais m’arrêter à cette punchline tellement cette dernière est représentative de l’illusion dont se berce les individus sur leur propre personnalité. On me dit assez régulièrement que je suis insolente. Vous voulez que je vous dise ce que j’en pense ? La vraie insolence ne s’incarne pas dans des verbes d’action… C’est un état. Peu sont de cette trempe et je ne pense pas en être contrairement à ceux que certain peuvent penser.

Dans les temps sombres et incertains que nous vivons, la forme la plus pure d’insolence réside simplement, si je puis le dire ainsi, dans le fait d’être heureux. Pardon… « Heureux », avec un grand « H ». Le bonheur ne supporte pas de demi-mesure, il existe pour voir les choses en grand. J’utiliserais exclusivement le terme « bonheur » ici… De manière pléthorique et ce jusqu’au l’écœurement car aucun autre synonymes ne peut rendre compte de la profondeur de ce concept qui est par essence impertinent.
N’allez pas chercher plus loin, elle se trouve là toute l’insolence de ce monde… Incarnée dans 7 petites lettres mais qui contiennent un nombre incalculable de représentation.

Le bonheur s’approcherait de l’extase selon certains. Pour les autres, ceux qui n’y ont jamais goûté, le bonheur est ressenti comme une audace insupportable voire insultante à leur égard. On vous a déjà narré l’histoire incongrue du « petit nuage » ? Il faut avouer que cela donne envie.
Un état donc où le sens de la réalité n’est plus tout à fait le même, on survole notre propre réalité et l’idée même de devoir atterrir donne des hauts le cœur. Ce qui se passe pour les autres ? On ne s’en préoccupe pas parce que seul compte l’état second dans lequel on se trouve. Tel un junkie avec sa ligne de coke. Chacun sa dose de bonheur, ne touchez pas à la mienne où ça pourrait mal se finir. Elle ne représente que quelques grammes et je ne partage qu’avec les miens. Le bonheur est égoïste voire même exclusif et il n’est jamais à prendre pour acquis. Il ne se présente pas à tous, c’est une vraie conquête pour l’avoir et vous ne serez plus jamais le même être quand vous l’aurez découvert.

Il n’y a que ceux qui ont pleinement vécu cette plénitude qui savent à quel point cela peut relever de l’impertinence. Qui l’a vécu ne saurait le décrire. Les mots sont trop précis pour décrire un état qui lui ne l’est pas par définition. C’est en partie à cause de cela que le bonheur s’apparente, pour une grande majorité d’entre nous, à un mythe incompréhensible car nous ne l’avons jamais vraiment vécu. Bien qu’on le fasse croire à qui veut l’entendre pour ne pas perdre la face mais il y a toujours quelques personnes qu’on ne peut tromper.

Qui suis-je pour parler du bonheur ? Qui sommes nous pour juger les gens heureux ? Des individus amers de ne pas avoir ne serait-ce qu’un instant touché du doigt l’extase qu’est le bonheur ? Probablement. Si c’est le cas, je fais partie de ces gens… Ceux qui l’ont simplement aperçu au bout d’une queue interminable avant qu’ils se dérobent à leur vue. Devant lui il y avait généralement une douleur sourde, des larmes que personne ne voit, une absence au goût âpre et l’envie… L’envie de faire partie de ces gens heureux d’être en vie. Heureusement que les choses les plus sombres se dissipent avec le temps et laissent place aux beaux jours.

Croyez moi… Si le bonheur était un spécialiste remboursé par la Sécu’, les salles d’attente seraient bondé et les rendez-vous seraient pris à l’avance sur plusieurs années. Et pourtant, l’ordonnance avec laquelle nous ressortirions du cabinet serait probablement faite de choses basiques et quotidiennes… Rien d’extraordinaire en somme. Cela prouve que nous ne prêtons plus attention à ce qui nous entoure. Le bonheur est le  plus convoité des luxes, voilà pourquoi il est insolent.

Soyez heureux, mais jamais satisfaits.

oct
12

Pierre, Paul & Jack.

Je ne suis pas l’oreille absolue de Jack. Il parle, parle, parle et parle sans cesse de ce qu’il faut que je fasse. Dites lui que cela n’a aucun impact sur ma réalité. Dites lui car il ne veut pas m’entendre. Jack est le vecteur de mon désenchantement. La première chose que j’ai entendue de la bouche de Jack ? Jack a dit « aime ». J’ai foncé les yeux fermés et le cœur ouvert. C’était beau, idyllique, irréel… Mon cœur s’était figé dans un idéal qui a fini sur un nuage gris et gorgé de larmes. Mon cœur a fini par tombé et s’est brisé en 1000 morceaux. Personne n’était là pour recoller les morceaux bien trop nombreux qui jonchaient le bitume froid. Je suis le cœur brisé de Jack.

Je suis l’instinct de Jack. Je suis son électron libre. Je ne fais pas ce qu’il me demande de faire. Pourtant, je l’écoute… Serait-il ma raison ? L’élément qui me permettrait de ne pas sombrer dans l’abîme de mon inattention. Oui, il est ma raison et je suis son cœur brisé.
Jack n’est toutefois pas assez raisonné pour m’apaiser. Pierre et Paul ne font pas mieux. A cause de ces derniers je traîne ma peine comme un détenu traîne à cause de leurs chevilles entravées. Ces deux là ne sont rien pour moi et ils sont la crotte insignifiante de Jack.

Je ne suis pas l’humanité de Jack. Je pourrais crever à petit feu de cette désillusion. Voir mes rêves se consumer par sa faute. Je ne lui obéis pas et pourtant mes rêves ne sont que cendres avant même d’être nés. Il m’a dit de croire. Je m’y suis prise à plusieurs reprises mais très vite j’ai saisis que si je ne croyais pas en moi avant toute chose, cela n’était alors que peine perdue avec un autre individu. Je vis dans ma bulle sans évoluer, je vis dans une autosuffisance nauséeusement complaisante… Du moins j’y crois dur comme fer. Je ne suis pas. Je suis la vie gâchée de Jack.

Je suis le passé traumatique de Jack. Il m’a dit de ne pas demeuré dans le passé. Et pourtant, je m’épuise à faire le contraire. Je m’endors et me réveille avec cette image qui devient de plus en plus floue à chaque réveil. Est-ce ma faute ? Ce sentiment de mélancolie ne se sépare jamais de moi quoi que je fasse. Certains évènements sont immuables à notre parcours de vie. Ils font ce que nous sommes, bons ou mauvais. Je suis le sentiment de rejet exacerbé de Jack.

Je suis la larme qui perle au coin de l’œil de Jack et qui coule sur sa joue sans qu’un revers de la main ne vienne la balayer. Cette larme finira son parcours au coin d’une lèvre qui ne pourra qu’en constaté son goût amère.


Je suis l’incapacité de réagir de Jack.

Du Vieux